Et si l’âme se peignait…
par Sylvie Amigo-Soulet – Galerie 21 – Toulouse
Raymond Attanasio, à la Galerie 21 de Balma, nous emporte vers un monde intrinséque.
On conçoit souvent les impressionnistes comme les grands représentants d’un optimisme celui où l’homme se satisfait du monde qui l’entoure.
Comme des peintres exprimant la joie et leur bonheur interne.
Mais le véritable sujet de ces artistes était pour la plupart la lumière : intérieure ou extérieure peu importe elle était avant tout le plus immatériel des phénomènes atmosphériques.
Les formes se dissolvent dans la clarté, elles ne sont plus que des ombres éveillées par la lumière d’une vie transitoire et fugitive.
Quand Raymond Attanasio traduit ses perceptions subjectives, des impressions dématérialisées, il nous permet de sortir de cet esclavage substantiel.
Il nous autorise à passer vers une lecture personnelle, confidentielle à la limite de l’exclusivité.
Face à sa peinture nous accostons les rivages de notre propre réalité.
Peut-être que pour certain elle sera le passeport d’une révélation intestine, ce moment où plus rien ni persone ne peut vous changer de chemin, ce bref instant où l’intervalle du rythme temporel se fait sourd.
Alors, on pourrait peut-être dire que Raymond peint son âme…
L’introspection et l’action
Les formes abstraites isolées sont destinées à la construction de l’ensemble de la composition. Elles doivent s’intégrer à la toile dans sa résonance tout entière. Jusqu’à quel point la résonance intérieure de la forme donnée est-elle mise en évidence ou voilée car en arts ce que l’on voile à une énorme puissance. La combinaison de ce qui est voilé et de ce qui est mise en évidence sera une possibilité nouvelle des compositions des formes.
La fable de nos lieux
ou l’imaginaire paradoxal
ou l’imaginaire paradoxal
par Jean-Paul Gavard-Perret, maître de conférence en communication à l’Université de Savoie
De son Algérie natale comme de son sud de la France d’adoption Raymond Attanasio a appris la lumière. C’est pourquoi les glacis clairs de ses « abstractions spirituelles » en ruissellent.
Ses « taches » de clartés deviennent le lieu où tout finit ou tout commence. Il n’y aura pas plus de réponses à l’interrogation que pose celui qui à l’analyse préfère la projection de l’émotion, donc de l’innommable. Son travail représente un recommencement du langage pictural loin de toute volonté de copie du réel. L’art « parle » soudain dans l’écart pour voir mieux, pour voir « dedans » les remugles d’un inconscient plus habité d’élévation, de solarité que de miasmes morbides. Telle est au moins ici sa pétition de principe.
De machine infernale, la peinture devient une machine désirante empreinte d’une métaphysique quasi-inconsciente (ou viscérale).